C'est la grande époque des primeurs pour les régions qui participent à ce type de commercialisation. Qui dit primeurs dit articles laudateurs vantant les mérites d'un nouveau millésime du siècle (elle commence à être un peu  branlante cette échelle d'évaluation). Mais céder aux chants des sirènes des primeurs, c'est aussi...

... prendre des risques.

Celui d’être déçu de la qualité des vins est évident. Le vulgum pecus ne peut pas gouter ce qu'il achète. Et quand bien même l'exercice de prédiction de ce que va devenir un vin après élevage et mise en cave reste extrêmement difficile.

Le risque d'acheter plus cher que la valeur marchande lors de la commercialisation a été mis en lumière par les millésimes du siècle (quoique finalement pas tant que ça) de la fin de la décennie 2000. L'inflation, sans raison gardée, des prix des vins s'est retournée contre les malheureux acheteurs précoces de vins au succès commercial mitigé.

Mais il est un risque auquel, faute humblement avoué, nous n'avions jamais pensé. Un domaine c'est aussi... une entreprise. Et une entreprise ça peut faire faillite. C'est ainsi que nous avons appris, avec tristesse, la mise en liquidation judiciaire du domaine phare du Bourgueil PJ Druet.

Double tristesse parce que c'est un grand domaine qui disparait (cf nos notes là et là pour ce souvenir). Et parce que nous ne pourrons pas fêter les 30 ans du petit dernier avec les magnums de Vaumoreau achetés en primeur pour l'occasion. Remarquez nous avons, au moins, pu découvrir que les avocats avaient de l'humour. Le notre s'est piqué d'un fou rire de 5 minutes lorsque nous avons fait part de notre espoir de récupérer des bouteilles en tant que créancier chirographaire... Allez comprendre.

EN tout cas conservez précieusement les flacons qu'il vous reste, c'est un page d'histoire (si si) qui se tourne.